La rubéole est une maladie contagieuse habituellement bénigne. Mais elle peut avoir de graves conséquences quand elle est contractée par une femme enceinte. La vaccination est obligatoire pour les enfants depuis le 1er janvier 2018 et était auparavant recommandée en France depuis 1970. Ceci a permis une nette réduction des cas de rubéole congénitale. Comment se manifeste la rubéole ?Il s’agit d’une maladie virale, éruptive, qui commence le plus souvent par une petitefièvre et l’apparition de ganglions au niveau de la nuque et derrière les oreilles. Puis survient une éruption de taches rosée au niveau du visage (sans démangeaisons), qui s’étend sur tout le corps. Les signes sont parfois très discrets et la maladie peut souvent passer inaperçue. L’éruption dure 3 jours environ. Comment se transmet-elle ?La transmission se fait par les minuscules particules que nous projetons en toussant, éternuant ou en parlant. Chez une personne contagieuse, ces particules sont chargées de virus et le transmettent à l’entourage. Des objets ou des surfaces souillées par des sécrétions nasales peuvent aussi transmettre le virus. Les personnes qui n’ont pas déjà eu la rubéole et n’ont pas été vaccinées peuvent ainsi être contaminées. Un autre mode de transmission se fait à travers le placenta d’une femme enceinte, contaminant alors le fœtus qu’elle porte. Le problème est que les sujets contagieux ne sont pas toujours malades : la contagion commence une semaine avant l’apparition des signes de la maladie. Ces signes sont parfois tellement discrets qu’ils passent inaperçus. Une personne peut donc en contaminer d’autres sans que personne ne sache qu’elle est malade. Pourquoi dit-on que la rubéole peut être très grave ?La gravité tient à ce que la rubéole peut être transmise à une femme enceinte. Le virus passe au travers du placenta et contamine l’embryon ou le fœtus. Les conséquences sont différentes selon le moment de la grossesse auquel survient l’infection. Quand une rubéole survient chez la mère pendant le premier trimestre de la grossesse, le risque de passage du virus au travers du placenta avec contamination du fœtus dépasse 80 %. Ce risque diminue ensuite, puis ré-augmente pour atteindre 100 % après 36 semaines. C’est la raison pour laquelle un dépistage de l’immunisation contre la rubéole (sérologie de la rubéole) est pratiqué tous les mois pendant la grossesse si la femme n’est pas immunisée. Cela permet de dépister rapidement une éventuelle infection. Que se passe-t-il si le fœtus est contaminé par le virus de la rubéole ?Si la contamination se produit pendant les 12 premières semaines de son développement, le risque est très élevé que le nouveau-né naisse avec de sérieux problèmes que l’on réunit sous le terme de « syndrome malformatif ». Il peut présenter une atteinte oculaire (cataracte), une atteinte cardiaque, des anomalies de l’oreille interne et des anomalies de développement du cerveau. Si la contamination a lieu plus tard dans la grossesse, au 2ème ou au 3ème trimestre, il présentera ce que l’on appelle une rubéole congénitale évolutive qui peut être responsable d’un retard de développement intra-utérin et d’un poids de naissance inférieur à la normale. Le développement ultérieur de l’enfant peut aussi être perturbé. Différentes autres atteintes peuvent survenir et guérir totalement ou laisser des séquelles définitives. La rubéole pendant la grossesse est-elle fréquente en France ?Le nombre d’infections survenant pendant la grossesse a beaucoup baissé en France depuis l’année 2000 et se trouve inférieur à 10 cas par an depuis 2006. Le nombre d’enfants atteints de rubéole congénitale ou de syndrome malformatif se situe entre 0 et 2 par an. Comment peut-on éviter la transmission du virus ?Si une rubéole est déclarée chez un enfant, il est nécessaire d’informer l’entourage, le personnel et les autres parents si l’enfant vit en collectivité. L’entourage doit adopter les mesures d’hygiène habituelles dans ces cas d’infections virales. Les femmes enceintes doivent vérifier, au besoin en prenant l’avis de leur médecin, si elles sont protégées contre la rubéole. Mais ces mesures ne suffisent pas puisque la maladie n’est pas toujours apparente. La meilleure protection est la vaccination. La vaccination pour qui ?Le vaccin contre la rubéole est associé à celui contre la rougeole et les oreillons (ROR). Il est obligatoire pour tous les enfants à l’âge de 12 mois, avec un rappel vers 16-18 mois. Un rattrapage est possible à tout âge pour les personnes dont la vaccination n’a pas été complète. Enfin, toutes les femmes en âge d’avoir des enfants devraient faire vérifier si elles sont protégées. Si elles ne le sont pas et /ou que la vaccination n’a pas été réalisée ou est incomplète, il est recommandée avant une grossesse, de se faire vacciner, sous couvert d’une contraception efficace commencée 1 mois avant la vaccination et poursuivie 2 mois après. Pour les femmes dont la sérologie de la rubéole est négative en début de grossesse, le vaccin est recommandé immédiatement après l’accouchement, avant même la sortie de la maternité. Le vaccin est-il sans risque ?Les complications graves sont extrêmement rares. Comme pour tous les vaccins, il est possible de voir apparaître une réaction locale au point d’injection, ou de la fièvre ou une éruption 7 à 12 jours après l’injection. Le vaccin ne contient pas d’aluminium ni de mercure et peut être reçu par les personnes allergiques à l’œuf. Un article paru en 1998 faisait état d’un possible lien entre l’autisme et le vaccin ROR. De nombreuses autres études menées depuis ont fermement contredit cette association. Plusieurs des auteurs de l’étude de 1998 sont eux-mêmes revenus sur leurs conclusions. Auteur : Andrés ARANDA
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Octobre 2018
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